53eme fête de la Marine à Grasse

En préambule de cette journée, je me dois de saluer la mémoire du Comte Bruno DEYDIER de PIERREFEU, qui est décédé le 30 août dernier. Il fut un véritable Marin, un fervent défenseur du Musée de la Marine de Grasse pendant 30 ans, et un partisan œuvrant sans cesse, pour le rapprochement de la France et des Etats-Unis d’Amérique, lui qui était un descendant des Célèbres et Honorables Cincinnati.

Que le navire sur lequel il navigue maintenant, rejoigne dans la Paix et la Sérénité, l’esprit de tous ceux, civils ou militaires, qui ont disparu en Mer ou furent engloutis dans les Océans.

Je remercie chaleureusement :

les nombreux élus ici présents,

les Marines Américaine et Française et leurs différents représentants,

Monsieur Cornelis VAN VLIET, Président de la NAVY LEAGUE,

les détachements en Armes de la Marine Nationale, du 3e RAMa, de l’escadron de Gendarmerie Mobile 23/6 de Grasse, de la Préparation Militaire Marine,
Les Forces de Gendarmerie du Groupement de Grasse et les polices Municipale et Nationale, pour le bon déroulement sécuritaire de cette manifestation, l’ensemble des Présidents et Délégués d’Associations du Monde Combattant, de la Mémoire et de l’Histoire entre la France et les Etats Unis d’Amérique, nos courageux et dévoués Porte Drapeaux, et toutes celles et tous ceux qui se sont investis, pour que nous puissions ensemble, une nouvelle fois, commémorer dignement et avec succès, cette 53e Journée de la Marine, qui remémore la fameuse bataille de la Baie de Chesapeake du 5 septembre 1781, au cours de laquelle, comme vous le savez, avec l’aide de la Marine Française, les Patriotes Américains purent accéder à leur Indépendance.

Cette victoire commune des Armées du Peuple américain et des Armées du Peuple français, pour que triomphe le mot « Liberté » si cher à nos cœurs, doit nous inciter à considérer cette journée, comme une Cérémonie Patriotique à part entière.

A ce sujet, je peux vous assurer, que j’ai pleine conscience du travail accompli et des contraintes que chacun d’entre vous, Mesdames, Messieurs, avez dû surmonter, pour honorer de votre présence cette ‘journée’.

La ville de Grasse est fière d’un tel témoignage, elle est touchée de cette belle amitié que vous avez bien voulu lui témoigner.

C’est pour moi également, le reflet d’une certaine communion :

celle qui rassemble les hommes et les femmes, lorsqu’il s’agit d’abattre les tyrans, celle qui permet le recueillement, pour adresser aux Âmes de nos Morts, à nos Martyrs, nos pensées du Souvenir,celle qui nous rappelle, que tout au long de l’existence de nos deux pays, nous avons et nous livrons toujours les batailles ou les combats côte à côte, dans une fraternité telle, qu’en mémoire de nos soldats morts au combat pour nous délivrer mutuellement de l’oppresseur, nous pouvons affirmer avec solennité, que nous sommes des Frères de Sang, Mesdames, Messieurs des Etats Unis d’Amérique.

Dans cette optique, j’ai souhaité que dorénavant, les Drapeaux des Etats Unis d’Amérique et de la République Française, soient levés sur cette place rehaussée avec panache par la Statue de l’Amiral de Grasse. De même, j’ai instauré, lors de la traditionnelle sonnerie aux Morts, qu’il y ait aussi celle de nos Alliés et Amis Américains.

Acceptez cela comme un message, indiquant que tous les Hommes épris d’indépendance seront toujours debout, pour lutter contre les oppresseurs, et cela :

quelque soit le masque qu’ils porteront,

quelques soient les textes qu’ils détourneront,

quelques soient les armes qu’ils utiliseront.

Deux évènements viennent conforter cette prise de position.

Deux évènements qui me font dire, que notre quête de justice humaine et du respect de chaque être vivant, nous positionnent dans ceux qui bâtissent pour le bien de tous, et non dans ceux qui détruisent pour accomplir leur propre destin.

Le premier concerne l’engagement suprême de cinq hommes : trois américains, deux anglais et un français, qui, au détriment de leur propre existence, ont sauvé de la mort des dizaines de passagers du Train à Grande Vitesse THALYS, en affrontant à mains nues, un terroriste utilisant des armes de Guerre.

Cette image est pour moi un véritable symbole, une démonstration de la force de nos convictions.

Cette action doit nous rendre fiers des valeurs qui sont les nôtres, et de notre détermination quoi qu’il en coûte, de mettre hors d’état de nuire les assassins, animés des instincts les plus bas que l’Homme peut parfois porter, et qui souillent la Foi qui nous habite tous, même si elle est différente.

Le deuxième concerne le voyage de l’Hermione, plus précisément sa reconstruction. Depuis juillet 1997, des hommes et des femmes issus d’horizons différents se sont investis d’un devoir qu’ils ont dû considérer comme Juste et Nécessaire et que j’approuve totalement :

redonner vie à ce célèbre bateau, porteur à lui seul du flambeau de la Liberté,

redonner vie à un homme, LA FAYETTE, et en cela, aux droits des peuples à l’indépendance et la Liberté,

témoigner au monde entier, que les Etats-Unis d’Amérique et la France, sont liés à jamais par des liens que rien ne pourra jamais abolir.
L’Amiral François Joseph Paul comte de Grasse, lors de la célèbre bataille de la Baie de Chesapeake, s’inscrit de droit dans ce registre. Par son engagement et celui de ses navires, il donne du poids au sens du courage, du sacrifice et de l’abnégation.

Il est intimement convaincu, comme nous tous, que la Liberté a un prix et qu’il est nécessaire de la défendre quoi qu’il en coûte, surtout lorsqu’elle est celle de l’individu, car c’est avant tout la flamme de la Vie.

Voyez-vous, je ne suis pas gêné d’apprécier le goût de la victoire des Armes de la France, lorsqu’elle préserve la dignité des Hommes.

Je n’ai pas honte de percevoir dans les yeux, de nos soldats de Mer, de Terre et de l’Air, ainsi que dans les yeux de nos alliés, la grandeur des idéaux, qui permettent aux sociétés humaines d’avancer sur les chemins de la Lumière, et de délivrer les opprimés.

Cette commémoration, comme tant d’autres, est avant tout un guide, un aide mémoire, pour nous dire que rien ne pourrait se faire au présent, si nous n’avions pas le culte de notre passé, et rien ne pourrait être avenir, car nous sommes tous issus du passé.

C’est cela que je vous propose de retenir de cette 53e Journée de la Marine Amiral de Grasse. Elle nous rappelle que tout appartient à l’Histoire. Histoire dont notre devoir et d’en retirer des leçons, sans oublier ses tragédies, pour ne pas permettre que ces pages sanglantes, tout compte fait pas si lointaines et maintenant tellement proches, se reproduisent au détriment de nos propres enfants.

D’ailleurs si nous y regardons de plus près, le monde est le théâtre, dans certaines parties du globe, d’une lutte terrible, où la cruauté n’a d’égale que celle qui était mise en œuvre par le nazisme et dans des temps beaucoup plus reculés, que l’on appelle l’aube de l’Humanité, par des êtres primitifs ne maîtrisant ni le langage ni l’écriture.

En être conscient, c’est notre première victoire, nous retrouver en cette 53ème Journée de la Marine, c’est aussi une Victoire, unis comme nous le sommes, Nous, Américains et Français, c’est déjà une victoire, rassembler autour de nous les Nations éprises de Liberté, c’est savoir que la Victoire appartiendra toujours au monde Libre, au monde que nous avons toujours défendu et libéré, « comme le fit l’Amiral François Joseph Paul Comte de Grasse lieutenant général des armées navales ».

Vive le Bar sur Loup,

Vive Grasse,

Vive la Provence,

Vive les Armées Françaises et Alliées,

Vive les Etats-Unis d’Amérique,

Vive la France.

 

 

 

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