56ème anniversaire commémorant la mémoire des victimes de la fusillade du 26 mars 1962 de la rue d’Isly à Alger et du 05 juillet 1962 à Oran

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Ils étaient français, installés depuis plusieurs générations sur une terre dans laquelle ils avaient enfoncé profondément leurs racines. Une province française de l’autre côté de la Méditerranée, qu’ils ont fait fructifier, prospérer, au prix d’un travail acharné.

Ils étaient français et voulaient le rester sur cette terre qui les a vu naître, qui les a vu grandir, et les a vu fonder une famille.

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Mais l’Histoire en a décidé autrement en 1962.

Aujourd’hui, 26 mars, nous sommes réunis devant ce monument, ce lieu de recueillement, où les souvenirs douloureux de cette journée du 26 mars 1962, restent gravés comme une cicatrice dans notre mémoire historique.

C’est une date qui incarne l’un des moments tragiques qui a divisé les français, un évènement qui a déchiré la société française, parce que des français sont tombés sous des balles françaises.

Une manifestation qui se transforme en un bain de sang : 67 morts, 200 blessés.

C’est un drame resté longtemps sous silence, un évènement honteux qu’il fallait oublier, mais l’oubli n’a jamais guéri les blessures infligées par l’histoire. Elles restent latentes, et ressurgissent à chaque évènement douloureux, je pense aux terribles attentats qui ont ensanglanté notre pays ces dernières années. Ils ont réveillé le cauchemar que certains ont vécu de l’autre côté de la Méditerranée.

Les blessures sont restées vives chez tous ceux qui ont perdu des proches, ceux qui sont restés meurtris dans leur chair et dans leurs pensées, ceux qui ont dû abandonner leur terre natale et leurs racines.

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Non, l’oubli n’a jamais pu guérir une plaie fragilisée par l’incompréhension. L’apaisement ne peut s’établir que sur le respect des mémoires et de la vérité. On ne peut pas reconstruire une unité mémorielle sur l’oubli ou la négation, c’est pour cela que la Ville de Grasse commémore cette journée, afin de se souvenir.

Et ce drame n’a pas été le seul après le Cessez le Feu, et la signature des Accords d’Evian.

Outre les nombreux attentats et actes de barbarie, qui ont malheureusement rythmé la vie des habitants d’Afrique du Nord, il y a eu le massacre du 05 juillet 1962, massacre qui a fait plus de 700 morts et disparus chez les européens, et combien chez les musulmans, nul ne le sait.

Une page de 132 années de présence française s’est tournée en 1962, une page douloureuse de  l’histoire de notre pays. Une page remplie de souvenirs, de vie, de souffrances, de mort, comme en est composé le grand livre de notre histoire.

Aussi, chers amis, si nous commémorons cette tragique journée, c’est pour que la mémoire serve de support à l’histoire. Cette commémoration est placée sous le signe du respect de la mémoire, comme de l’histoire.

Il est de notre devoir de ne pas oublier, afin de tirer de notre passé, les leçons nécessaires pour appréhender le présent.

Aussi, nous devons être vigilants pour faire respecter les droits de l’homme, pour lutter contre les extrémismes, qui sont toujours tapis dans les replis de notre société, pour essayer de la déstabiliser.

C’est en se souvenant que nous honorons tous ceux qui ont servi la France, tous ceux qui ont écrit une page de l’histoire de la France avec leur sang.

C’est ainsi que nous pouvons défendre nos valeurs républicaines, et les  transmettre aux générations suivantes, afin que notre mémoire, et que notre histoire, ne tombent pas dans l’oubli. Il en va de la survie de notre démocratie.

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Vive Grasse !
Vive la Provence !
Vive la France !

 

 

 

 

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