Cérémonies du 11 novembre à Grasse

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Discours prononcé à cette occasion :

GRASSE SE MOBILISE épisode n° 2, puisque comme vous le savez, le premier épisode a eu lieu au Service du Patrimoine situé à l’ancien Lycée Francis Croisset et pour votre information, l’Épisode 3, « Grasse au clairon ! Le 23e bataillon des chasseurs alpins. » se déroulera à la Maison du Patrimoine, du lundi 1er décembre 2014 au jeudi 26 février 2015.
Avant de poursuive plus avant, permettez-moi de vous dire : « Grasse s’est mobilisée et se mobilisera toujours », comme le furent et le feront si cela était malheureusement nécessaire, l’ensemble des départements et territoires Français.

Ce message construit dans la simplicité des mots, ne doit pas masquer le formidable cataclysme sociétal que cela entraîna, et le bouleversement familial sans précédent qu’engendra cette terrible Première Guerre Mondiale.

Aussi, en ce moment si particulier, dans cet espace voulu et créé par la ville de Grasse et ses personnels au sein du Palais des Congrès, dont la blancheur des murs nous rappelle une des couleurs de notre drapeau NATIONAL, symbole de notre République, je sais qu’en cet instant, nous avons à l’esprit une pensée pour nos soldats, pour tous nos soldats, mais bien sûr pour :
– les plus de un million quatre cent mille morts ou disparus de ce terrible conflit,
– les millions de blessés et « gueules cassées »,
– les centaines de milliers de jeunes femmes devenues veuves trop tôt,
– les 750 000 pupilles de la nation au titre de la guerre 14-18,
– les 678 Grassois morts au champ d’Honneur.
Tout cela Mesdames et Messieurs, le nombre est important, sur une population de l’époque d’environ : 39 millions d’habitants.
Pratiquement la moitié de la population actuelle, ce qui revient à dire qu’actuellement, il nous faudrait doubler les chiffres et en tenant compte du rapport ce ne serait pas 678 morts, mais 1848 morts, puisque en 1911 les Grassoises et les Grassois étaient 19 704, alors que cent ans plus tard en 2011 nous étions 52 827 habitants.
Ces quelques chiffres nous plongent réellement dans ce que subirent et vécurent comme drames et tragédies, la population Grassoise, et bien entendu la France toute entière par delà les mers et les Océans, ainsi que nos Alliés.
En cette occasion je salue la présence du Piquet d’Honneur du 3e R.A.Ma de Canjuers dont la ville est la Marraine et le Lieutenant Olivier DAVIES chef du détachement du 1er Royal Horse Artillerie Anglais, en période d’ instruction sur le canon français de 155mm CEASAR, accompagné de son Commandant,en rappelant que le Royaume Uni, dont l’Angleterre fait partie, eu sur le sol de France en 14-18 :
-plus de 616 000 morts, 1 800 000 blessés, 239 000 disparus.
Depuis toujours, la filmographie de l’époque et les cinéastes nous projettent des actualités ou des films sur des scènes de guerre, en tentant de nous faire percevoir l’horreur du front, les conditions épouvantables de vie dans les tranchées, où les vivants, les agonisants, les morts, les rats, vivent dans la boue, dans un mélange dantesque que rien ne peut décrire.
Tout cela a occulté toute l’importance qu’eurent ceux restés à ‘l’arrière’ comme on dit, et tous les sacrifices qu’ils consentirent et endurèrent eux aussi.
La mobilisation Générale est bien un terme que l’on se doit de repositionner. Si l’engagement physique prédominait le long des tranchées et lors des attaques, il est évident que c’est un autre engagement qui avait pris place à l’arrière, avec une importance capitale pour les soldats au front :
« L’engagement Moral ».

Ce double focus : militaires et civils, côté méconnu parce que peu mis en avant, vous est présenté à travers différentes expositions, par des femmes et des hommes en charge avec passion et compassion de :

– retrouver,
– réparer,
– répertorier,
– exposer tous les documents appartenant à cette terrible tranche de notre histoire, qui fut aussi une tragédie mondiale.

Aussi, pour la constance du travail journalier, la rigueur des recherches et la construction de ces différentes expositions, je remercie tout particulièrement l’ensemble de mes collaborateurs :

– Du Service des Archives Communale à qui je me suis déjà adressé,
– Du service culturel de la Ville de Grasse, dont la coordination de l’exposition a été assurée par Mesdames Ariane Lasson, Viviane Bonnafous et Laurence Mir
– Du service Ville d’art et d’histoire avec son Chef de Service Mme Laurence Argueyrolles, et son équipe Solange Fligier, Elisabeth Lafitte, Philippe Sottile et Françoise Leclerc,
– Du Palais des Congrès avec à l’accueil Madame Emma Mamoudi et au montage de l’exposition Messieurs Franck Debruyne, Jérôme Polidori et Sofiane Ghalousi,
– Du service « des Fêtes et Eclairages » Messieurs Roger Missenti et Laurent Vidal pour le Pavoisement tricolore,
– Du service de la communication avec Mesdames Christine Monpoix, directrice, et son équipe Corinne Hanke et Naïda Amrane pour la mise en page des panneaux et textes de l’exposition,
– des services municipaux.
Sans oublier :
– Madame Kati Ferrand le cinéma Studio : avec la diffusion « Les sentiers de la gloire » « A l’Ouest, rien de nouveau »
– l’Association des Médaillés militaires, 98ème section de GRASSE et communes environnantes, dont son Président le Lieutenant-colonel PORRE et son Délégué et Porte Drapeau M. Manuel ALPHONSO ont été de véritables sentinelles par leur présence, avec un stand dédié à la Médaille Militaire : la Médaille des Braves,
– l’association des Anciens combattants Harkis, Président M. Ali AMRANE pour ses informations concernant l’Armée d’Afrique et les Troupes Coloniales,
– l’Association ‘Historique du Pays de Grasse’, avec son Président Monsieur Rémy KRISANAZ, Madame Danièle Archambaud et Messieurs Jean Doussy, Simon Guérin, qui ont redonné une deuxième existence à tous les poilus de Grasse morts pour la France, en rédigeant une fiche individuelle retraçant leur parcours civile et militaire et en les référant sur les différents : Monuments, Stèles et Plaques Patriotiques,

Tous réunis, sous l’égide de Messieurs Jonathan Turrillo, Adjoint délégué à la Culture et au Patrimoine et Ali AMRANE, Délégué aux Affaires Militaires et aux Anciens Combattants.

Vous avez toutes et tous, effectué un beau travail d’archive inscrit dans l’histoire collective de notre Nation et démontré un véritable attachement à nos courageux et valeureux civils et militaires, dans un vrai travail d’équipe. Je suis fier de vous et je vous adresse toutes mes félicitations.
Je pense que l’on peut vous applaudir.

Vous allez la découvrir ou vous l’avez déjà découverte. Cette exposition est non seulement claire et agréable à parcourir, mais de plus, les informations et documents qui vous sont proposés conviennent totalement à l’évènement et le devoir de Mémoire qu’elle souligne.

Comme vous le savez, ce fut pour la France toute entière, par delà les mers et les océans, et en dehors de la mobilisation qui concerna plus.8 millions de soldats dont pratiquement 4 millions en août 1914, un effort sans précédent pour l’ensemble des populations civiles et bien entendu pour la ville de Grasse.
Cet effort patriotique que tous acceptèrent, fut considérable car tout le monde se rendit compte très vite, dès le mois de septembre 1914 à la bataille de la Marne, que cette guerre qui avait débuté la fleur au fusil, allait décimer une grande partie de la population en impactant durablement des millions de famille.

Cette levée d’hommes en armes entraîna de fait, à Grasse comme ailleurs, une désorganisation quasi générale de l’activité commerciale, agricole, industrielle, car la mobilisation fut un véritable coup d’arrêt à l’ensemble de toutes les activités de la société civiles. Cet impact est tellement important particulièrement dans le monde du travail, qu’il est fait appel aux femmes, enfants et personnes âgées.

Pour participer à la défense statique du territoire la population accepta que toutes les libertés soient elles aussi remisent en cause et fortement encadrées, comme par exemple et sans que cela soit exhaustifs :

– Les déplacements,
– Les lettres et journaux,
– le rationnement alimentaire et énergétique.

Dans cette organisation tendant vers un seul but : gagner contre l’envahisseur, des villes comme Grasse :
– par leur situation : loin du front,
– par leur activité économique : l’hôtellerie,
– par leur desserte ferroviaire : à l’époque desserte de la ville de Grasse par le train,
Accueillent des blessés dans des hôpitaux temporaires tels que :
– les Hôtels,
– le Casino, palais des Congrès actuel,
– l’Hôpital du Petit Paris.

D’ailleurs, ne vous étonnez pas de lire sur des tombes du Carré Militaire du Cimetière Sainte Brigitte les noms de soldats n’ayant aucun lien avec la ville. Ils furent d’abord des rapatriés sanitaires, avant malheureusement de succomber aux terribles blessures qu’ils avaient subies lors des différents combats.
Grasse participa à de toutes ses forces à l’appel de la Patrie en danger. Elle le démontra :
– par ses fils morts pour la France,
– par sa société civile qui s’engagea totalement,
– en refusant l’apport de prisonniers de guerre pour remplacer les hommes partis au front.

De tous temps, à chaque époque, des Hommes s’unissent pour défendre au péril de leurs vies, et au détriment de ce qu’ils ont de plus chers, leur perception de la Nation, dans laquelle réside le principe de la Souveraineté, tel que c’est écrit dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Notre ville encore une fois, dans la peine et la douleur, civils et militaires rassemblés dans un formidable élan Patriotique, fut au rendez-vous de son histoire pour la Gloire de la France.
Cette exposition en est la trace indélébile et vivante, rendant ainsi Hommage à nos Morts, à l’héroïsme de nos soldats et le patriotisme de la société civile, qui en acceptant toutes les privations, continua à faire don des ses maigres moyens en participant aux souscriptions des emprunts Nationaux ou en se défaisant de l’indispensable, pour répondre aux besoins des soldats se battant sur le front.
Ce véritable Héritage Humain, continuons à le cultiver ensemble.

Vive Grasse,
Vive la Provence
Vive la République,
Vive la France

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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