Conseil municipal du 17 février 2015

Discours de politique générale

Mardi 17 février : la France compte 5 200 000 chômeurs…

J’ai fait le choix d’ouvrir ce Conseil Municipal par l’évocation de ce chiffre particulièrement éloquent et symbolique…
Ce chiffre dit beaucoup de la souffrance d’hommes, de femmes et de familles qui aujourd’hui sont dans une situation précaire…
Il dit beaucoup, aussi, de la situation économique de notre pays… Le Gouvernement invoque le retour à la croissance, mais il semble que de simples paroles ne suffisent à améliorer concrètement et durablement les choses…
Aussi, ce chiffre révèle l’incapacité manifeste du Président de la République, à redresser cette situation plus que préoccupante…

Dans ce contexte, François Hollande a tenu le jeudi 5 février dernier une cinquième conférence de presse où il annonce notamment « le durcissement des sanctions pour les mauvais élèves » dans le cadre de la loi SRU. Cette loi sera « strictement appliquée » a indiqué le Président. Il a également précisé que « les communes ne pourront pas s’en dégager et, s’il le faut, que les sanctions seront renforcées »… Quel courage !

Comme chacun de vous le sait, la Ville de Grasse avec 13.81% de logements sociaux doit s’acquitter de pénalités pour le non respect de la loi SRU qui impose 20% de logements locatifs sociaux.

Pour autant, face au montant exorbitant que représente le paiement de ces pénalités pour notre collectivité, j’ai souhaité avec l’ensemble de la majorité municipale engager un premier recours auprès des services de l’Etat, dans un dialogue constructif et apaisé.
A ce titre, j’ai personnellement saisi le Préfet des Alpes-Maritimes, et nous avons réussi à obtenir une division par deux de la majoration des pénalités SRU, notifiée par les services de l’Etat le 19 décembre dernier. Cela représente 250 000€ de baisse sur les 500 000€ de pénalités initialement prévus.
Bien que ces premiers résultats soient encourageants, j’entends poursuivre nos démarches afin d’obtenir une nouvelle baisse de ces pénalités. Avec les services compétents, qui ont, et je veux le souligner ici, effectuer un travail remarquable, nous avons engagé un second recours auprès de l’Etat le 3 février dernier.

Aussi, je vous le dis mes Chers Collègues, nous allons continuer à nous battre pour sortir Grasse de cette situation, en travaillant à la mise en œuvre d’une politique de développement du logement qui ne relève pas seulement du domaine du social.

Aujourd’hui, il est évident que le logement locatif social réponde au besoin d’une certaine catégorie de la population qui est en grande souffrance et qui est dans une situation précaire.
Mais ne devrions-nous pas, en parallèle, envisager la mise en place de mécanismes qui permettent aux Français, et donc aux Grassois, d’accéder à la propriété ?
Comme par exemple la création de prêts à taux zéro qui ne soient pas réservés strictement aux primo-accédants ; ou encore, donner la possibilité aux Français de déduire les intérêts des emprunts immobiliers de leur revenu imposable ?
Je suis convaincu qu’il faut permettre aux classes moyennes, à la « France qui travaille » d’accéder à la propriété… Parce que lorsque l’on a accédé à la propriété, on est moins vulnérable aux accidents de la vie, et être propriétaire de son logement c’est la première des sécurités pour une famille…
Mais cela, notre Président ne semble pas l’entendre…
Une fois de plus, face à son échec cuisant dans la lutte contre le chômage, la seule solution que propose le Président de la République, c’est celle du recours au social…

Il fait le choix de niveler vers le bas en continuant par là le matraquage financier des collectivités locales, en sanctionnant les communes qui ne peuvent répondre aux exigences dictées par le Gouvernement.
Ce dernier feint de ne pas connaitre les difficultés singulières que les communes rencontrent pour créer du logement social, comme c’est le cas à Grasse.

Aussi, je veux dire cet après-midi, qu’il ne suffit pas de produire des logements sociaux pour régler la problématique du logement sur notre territoire. Il faut avoir également le courage de s’attaquer au parcours résidentiel et être force de propositions alternatives.
Car il est à mon sens tout aussi important de sortir des gens du parc social que de produire des logements.
Je veux dire devant cette assemblée, que les propos tenus par le Président ne m’effraient pas et ne changeront pas mon cap, j’ai déjà engagé une démarche et je continuerai à travailler main dans la main avec les services de l’Etat…

De plus, le contexte financier international nous a conduit a engagé des négociations importantes de nos emprunts.
La décision récente de la BNS de déplafonner le franc suisse a été lourde de conséquences pour nombre de collectivités telles que Grasse, dont certains emprunts sont aujourd’hui indexés sur la valeur du franc suisse.

Aussi, dans ce contexte, je me réjouis que la Ville de Grasse soit parvenue à régler le dossier DEPFA, en réussissant après de longues négociations à obtenir la mise en place d’un taux fixe  – alors même que certains en douter fortement et que d’autres préconisaient de ne pas mettre en place un taux fixe, comptant sur la baisse du franc suisse…

Aussi, je tiens à redire ici ma volonté acharnée de poursuivre ce travail de renégociation des emprunts structurés de la Ville de Grasse, mené en lien avec la Direction des Affaires Financières que je remercie pour son travail à mes côtés.
Aujourd’hui, ces efforts paient.
Concrètement, la municipalité va économiser 500 000 €/an sur le seul dossier DEPFA.

Par ailleurs, au-delà du contexte financier et économique, national et international, qui pèse lourdement sur les collectivités locales dans une économie mondialisée, je veux également aborder un tout autre sujet qui me préoccupe, et qui vous préoccupe je le sais…
Celui des attaques terroristes et des actes barbares dont la France a été victime récemment, et qui touchent aujourd’hui un pays voisin, le Danemark.

Aussi, de la même manière que le monde entier s’est fortement mobilisé autour de la France à la suite des attentats du 7 et 8 janvier derniers, j’adresse aujourd’hui, au nom de l’ensemble du Conseil Municipal, mes pensées les plus sincères aux Danois, victimes eux aussi de la folie de l’extrémisme…

Mes Chers Collègues, il y a quelques semaines, nous étions tous Charlie…
Aujourd’hui, nous sommes tous Danois.
Aussi, je propose que nous fassions une minute de silence en hommage aux victimes danoises….

MERCI à vous….

Dans ce contexte si particulier, dans cette guerre contre l’extrémisme que nous devons mener, je veux réaffirmer ma volonté de mettre en place à Grasse une politique sécuritaire forte.
Je l’ai toujours dis, la sécurité est aujourd’hui la première des libertés.
Chaque Grassoises, chaque Grassois doit se sentir en toute sécurité dans sa ville.

Pour cela, les actions conduites conjointement avec le Procureur de la République, la gendarmerie, et la police municipale dans le cadre du GLTD, portent aujourd’hui ses fruits : la délinquance a baissé d’un tiers sur notre territoire, et nous devons souligner l’efficacité de ce dispositif, et rappeler les résultats positifs qui en découlent.

De la même manière, comme vous le savez, je souhaite créer un Hôtel de Police digne de ce nom, afin que nos policiers municipaux puissent travailler dans des conditions optimales. C’est, je le crois, un acte fort.

En outre, depuis plusieurs semaines maintenant, j’ai demandé à nos policiers d’aller à la rencontre des commerçants grassois, du centre-ville et des hameaux, afin de recueillir leurs doléances et leurs préoccupations en matière de sécurité. A ce jour, nos policiers ont effectué près de 260 visites, et chacune des situations évoquées fait l’objet d’un examen attentif par nos services.
Enfin, nos policiers pourront bientôt tirer de nouveau à Grasse, et je suis satisfait de cela.

C’est pourquoi, au regard des éléments contextuels évoqués en préambule, je suis absolument convaincu de la nécessité de mettre en place une politique sécuritaire forte,
qui, en parallèle du travail que nous menons pour développer l’offre commerciale de notre ville, avec les hôteliers, avec les commerçants, avec les entrepreneurs de notre territoire, nous permettra de faire rayonner davantage notre cité et de lui rendre son éclat, pour le bien-être de ses habitants d’abord, et pour le plaisir de nos visiteurs ensuite.

Aussi, je souhaite à présent que nous abordions le débat d’orientations financières avec à l’esprit ce seul objectif à atteindre.

Merci de votre attention.

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