Journée Nationale de la Résistance

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La Résistance, ce fut l’Union Sacrée d’Hommes et de Femmes de toutes idéologies politiques, allant du Gaullisme au Communisme, appartenant à diverses organisations syndicales, de toute confession et d’origines diverses, animés d’un seul idéal commun : « la Liberté de la France et la Renaissance de l’Humanité », avec une farouche volonté  de tout bousculer, de tout renverser, pour écraser le régime nazi dominant l’Europe et prônant le racisme et l’extermination des juifs.

Aussi, en cette 2ème Journée Nationale de la Résistance et en cette année 2015, aux anniversaires hautement symboliques comme :
–    le 70ème Anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945,
–    le 70èmeAnniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau,
–    le 75ème Anniversaire de l’Appel du 18 juin,
Je vous demande, de bien vouloir observer une minute de recueillement en mémoire : « de tous les morts, et de chaque vie qui fut irrémédiablement brisée ».

Merci.

Il y a parfois, des commémorations nationales qui appartiennent déjà à certaines communes. Et bien cette 2ème Journée Nationale de la Résistance en est la preuve, puisque notre ville commémore depuis de nombreuses années, au jour anniversaire du 27 mai :  « la création par le Préfet Résistant Jean MOULIN, du Conseil National de la Résistance », que le gouvernement français a officialisé par la LOI du 19 juillet 2013, tout en  changeant l’appellation.
En France, les Résistants payèrent un lourd tribut : arrestations, interrogations, tortures, exécutions. Plus de cent mille ont payé de leurs vies leur volonté de libérer la France.
Jean MOULIN fut un de ceux là. Il mourut sous la torture sans n’avoir jamais parlé, et en ayant auparavant unifié tous les mouvements de Résistance, représentant des centaines de milliers de combattants, donnant en cela une armée de l’intérieur au Général de Gaulle, armée qui joua comme nous le savons, un rôle majeur pour la Libération de la France et la victoire sur le régime nazi et les Forces de l’Axe.
On considère que dans les Alpes-Maritimes, 169 résistants ont été exécutés, sont morts sous la torture ou ont été achevés.

Ils furent 397 à être déportés vers les camps de l’Allemagne nazi et 177 ne revinrent jamais. En ce moment, mes pensées vont vers des survivants que nous avons honoré dernièrement, Monsieur Robert THEETEN Résistant Déporté et Noël CHABAUD Chef d’un groupe de Résistants, tous deux   décorés de la prestigieuse Légion d’Honneur.
A ce titre, le Réseau de résistance Tartane de Grasse,  dont son premier chef fut Philippe PASQUA, se montra très efficace et participa activement à la préparation de la libération de la ville. Il est intéressant de souligner que de nombreuses femmes s’impliquèrent dans les différentes missions qu’il était nécessaire de remplir. C’est l’occasion de saluer leur engagement et leur courage, car elles encouraient elles aussi la peine de mort ou la déportation.
C’est aussi la fierté de savoir que des Grassoises et des Grassois, que je ne vais pas nommer pour ne pas risquer d’en oublier un seul, osèrent relever la tête et défier l’occupant nazi, et concourir en cela à l’honneur de notre ville, en participant activement aux combats  suprêmes, nous permettant de nous  libérer de nos
envahisseurs, pour ensuite concourir à libérer  notre France toute entière.
Ayons à l’esprit que nous leur devons beaucoup, nous leur devons tout, car l’histoire des peuples est

ainsi faite. Depuis toujours, la multitude est redevable à quelques uns. Plus que cela, il faut aussi souligner le courage des Résistants. Ils s’engageaient en toute conscience, en toute connaissance de cause, affrontant en cela dès les premières secondes, la fin inéluctable qui les attendait en cas d’arrestation : la mort.
C’était des Héros, car il fallait un immense courage pour affronter l’occupant nazi, qui était aussi le bourreau aux mains libres, pouvant sans autre forme de procès, vous supplicier à mort ou vous exécuter à la seconde.
La Flamme de la Résistance de cette époque n’appartient à personne, si ce n’est à ceux, qui pour qu’elle puisse illuminer à nouveau la Liberté de la France, affrontèrent tous les dangers, mirent en péril leurs familles, et permirent dans les moments les plus dramatiques, que leurs vies s’éteignent comme prix à payer.
Cette Flamme est en nous, au plus profond de ce que nous ne pouvons même pas décrire, toujours en sommeil, prête à s’illuminer au moindre danger.
Cette Flamme c’est nous aujourd’hui, et plus que notre rassemblement louable en soit, c’est notre différence,
qui exprime notre conception de la démocratie, mais aussi la capacité intellectuelle de pouvoir choisir en premier lieu : nos valeurs, nos principes, pour être plus

forts contre l’adversité, qui à l’époque affichait outrageusement la doctrine nazie.

Pour mettre à bas ce régime, le peuple de France se mobilisa, je ne dirais pas « tout » le peuple de France, car nous savons que le Gouvernement de Vichy avait des adeptes plus connus sous les termes : collaborateurs et ‘Miliciens’.
Malgré cela, chacun en fonction des ses possibilités et de ses moyens s’impliqua. La France devint un véritable champ de bataille, à dimension secrète. Des centaines de milliers de Françaises et de Français entrèrent en Résistance. Partout où ils se trouvaient ils faisaient en sorte d’harceler l’occupant et peu importait le nombre, c’était l’action qui primait.
Ce fut tout d’abord sans que cela soit exhaustif :
–    la naissance de la presse clandestine, le premier acte fort de la volonté de Résister,
–     le fait de ravitailler les prisonniers français aux yeux des troupes d’occupation,
–    organiser des filières d’évasions,
–    l’appel à la grève dans les mines de charbon du Nord Pas de Calais au printemps 1941, la première grève patriotique de l’histoire de France, le charbon à l’époque étant vital pour l’effort de guerre allemand,

–     les sabotages, qui fin  1943, représentaient un acte toutes les heures,
–    le soutien et l’aide à nos concitoyens de confession juive, traqués par les nazis et les milices pétainistes,
–    les réfractaires qui refusèrent de travailler pour les allemands.

Comme l’a dit le Général américain EISENHOWER commandant en chef des forces alliées en Europe, toutes ces actions mises bout à bout, ont représenté pour l’occupant, l’affectation au travail de police de 15 divisions, soit environ deux cent milles soldats qui n’étaient pas déployés sur le front de l’Est ou de l’Ouest, soulageant en cela la pression militaire sur nos propres soldats et ceux de nos Alliés.
La Résistance c’était et c’est un état d’esprit, un état de fait, un état d’être, un état de perception, comme ce fut le cas le 11 janvier dernier, lorsque les dignes héritiers de la « France Résistante » descendirent spontanément dans les rues, pour dire au
monde entier et aux « Barbares-Assassins », que ni les bombes, ni les armes, ni la peur ne feraient reculer la République.

La Résistance appartient à la Résistance, je dirais à toutes les Résistances, elle n’appartient même pas aux historiens. Elle appartient seulement à toutes celles et ceux, qui depuis des siècles, les armes à la main ou la plume au bout des doigts, font le cœur et l’esprit de notre République, pour défendre tout simplement ce qui nous élève au-dessus de toute autre considération :
«  l’Âme de la France, celle de la condition humaine, des Droits de l’Homme et du Citoyen ».

Hommage aux Forces Françaises de l’Intérieur,
Vive Grasse,
Vive la Provence,
Vive la République,
Vive la France.

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