Le Musée International de la Parfumerie inaugure « Parfums Antiques : de l’Archéologue au chimiste »

« Un musée est un des lieux qui donnent la plus haute idée de l’homme » écrivait en son temps André Malraux, donnant ainsi le ton que doit occuper un musée dans la vie locale, et dans un territoire.

Lieu de rencontre avec tous les publics, le Musée International de la Parfumerie offre à nous, Grassois et habitants du Pays de Grasse, un héritage des générations passées que nous avons le devoir –moral- de transmettre aux générations futures.

Lieu de mémoire, lieu de conservation, un musée n’en est pas moins un établissement vivant. Il doit faire en sorte de se renouveler, d’attirer de nouveaux publics, de faire connaître notre ville, notre territoire comme celles et ceux qui en ont assuré leur rayonnement.

Ce soir, pour vous, le Musée international de la Parfumerie lance une nouvelle invitation à comprendre l’altérité. Une invitation à laisser notre esprit critique et notre imaginaire redonner une place de choix aux visions artistiques qui ne cessent de participer à notre conception du monde qui nous entoure.

Si le parfum de nos jours est associé à la séduction, au plaisir ou encore au luxe, il ne faut pas oublier que depuis l’Antiquité, il a joué un rôle primordial dans les rites et les sacrements.

Cette année, le Musée International de Parfumerie ouvre donc sa saison hivernale par une exposition originale et inattendue : « Parfums Antiques, de l’archéologue au chimiste ».

L’origine de ce projet remonte à 10 ans en arrière. En 2006, Jean Pierre Brun, archéologue, a construit sa notoriété sur la connaissance de l’artisanat antique. Face aux découvertes des vestiges de parfumeries anciennes, il se pose des questions techniques sur les savoir-faire et sur les senteurs d’autrefois. Une réflexion pointue qui a décidé le CNRS à s’engager dans un projet interdisciplinaire alliant archéologie et chimie fine. C’est ainsi qu’une collaboration voit le jour avec l’Université de Nice et l’Institut de Chimie Nice et d’autres acteurs du territoire.

Ce soir, 10 ans plus tard, le Musée international de la parfumerie met cette aventure en scène pour son exposition hivernale.

Un partenariat qui vous semble peut être naturel mais pourtant si rare, entre le monde de la recherche, représenté ici par l’Université et les Archéologues, et les équipes du musée,

Une collaboration qui prend tout son sens et démontre sa pertinence.

Comme j’aime à le dire, le musée se doit être le pôle de convergence de tout ce qui s’est passé, de tout ce qui se passe et de tout ce qui se passera demain dans le domaine de la parfumerie. Et l’exposition de ce soir en est une fois de plus une belle démonstration.

Je voudrais remercier Jean-Pierre Brun, professeur au collège de France, directeur de recherche au CNRS, ainsi que Xavier Fernandez, professeur des Universités, chercheur à l’Institut de Chimie de Nice, Directeur du Master 2 professionnel Chimie FOQUAL, qui ont acceptés de valoriser leurs travaux et nous permettre ainsi de proposer cette nouvelle exposition.

Je voudrais saluer également le travail remarquable de l’équipe scientifique, la conservation des musées, Mr Olivier Quiquempois, Grégory, et son équipe Nathalie, Geneviève, Christelle, Sabine,

Ainsi que le service communication de la communauté d’agglomération qui a réalisé la muséographie de l’exposition,

Vous tous avez œuvré ardemment pour que cette exposition voie le jour et soit une réussite.

Aussi, cette exposition n’aurait été envisageable sans le concours de prêts privés publics et inédits. Je tiens, à cette occasion, remercier très sincèrement :

-La Direction Régionale des Affaires Culturelles, PACA,

-le Service régional de l’archéologie, Aix-en-Provence

– le Musée archéologique d’Antibes

-Le Musée départemental de l’Arles Antiques d’Arles

-Le Musée de la Castre de Cannes

-Le Laboratoire de conservation-restauration et de recherches, de Draguignan

-Le Service départemental d’archéologie, Département du Var de Fréjus

-La Société Albert Vieille S.A., Grasse

-Le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines, Ministère de la Culture et de la Communication, Marseille

-Le Musée de Préhistoire Régionale de Menton

-Le Musée archéologique de Nice

Mes remerciements sincères s’adressent également aux élèves du master FOQUAL, Alexia Desvaux, Myriam Dimassi, Julie Mortreuil, qui ont apportés leur précieux soutien.

Ainsi que l’Institut de Recherche sur l’Architecture Antique, et plus particulièrement : François Quantin, son directeur et Nicolas Bresch, responsable de l’antenne de Paris

Je voudrais remercier enfin l’ARMIP et ses membres, qui nous accompagne depuis de nombreuses années dans l’élaboration et la programmation des activités du MIP.

Parler ou présenter une nouvelle exposition ne doit pas pour autant occulter tout le travail associé aux expositions. Et pour cela, je voudrais ce soir mettre un accent particulier sur un travail considérable qui a mobilisé l’ensemble des équipes du musée durant plusieurs semaines, un travail fastidieux, dans l’ombre mais ô combien nécessaire.

Depuis la création du musée, nous avons collecté dans les usines et les laboratoires de la région qui fermaient ou qui, plus simplement, renouvelaient leur matériel pour se moderniser un nombre important d’objets de collection liés au processus de fabrication du parfum et des produits cosmétiques.

Cet ensemble constitue près de six cents machines, alambics, extracteurs,… dont les plus imposantes pèsent près de 5 tonnes et font plusieurs mètres de haut. Au cours du dernier trimestre 2015, ces objets ont été enfin inventoriées, reconditionnées et rassemblées sur près de 600m2 dans un lieu sécurisé et discret pour assurer leur  conservation optimum.

Cette opération de déménagement  et de regroupement a été préparée en amont, et cela durant plusieurs mois, par un long travail de recherches et d’analyses sur les archives afin de procéder à une opération de sélection et de documentation indispensable.

Désormais, grâce à ce travail de toute l’équipe, le patrimoine industriel des parfumeries grassoises, probablement le seul témoin encore existant de cette ampleur, est précieusement conservé dans les réserves du musée pour les générations à venir.

Voilà pourquoi je tenais à mettre en lumière ce soir ce travail car au-delà du rayonnement lié aux expositions, aux conférences, il y a aussi dans un musée ce souci constant de conserver cette mémoire pour ainsi transmettre un patrimoine matériel pour que nos enfants puissent mieux connaître et comprendre le passé et son histoire.

Dans  une période où nous ressentons bien que tout ce que nous croyions vrai et tangible est remis en cause, le rôle d’un musée dans ce qu’il comprend à la fois d’éternel et de temporel doit être une source permanente d’inspiration, de distanciation.

Sans doute sommes nous aussi chacun ce soir habités d’une conviction commune : celle de l’impérieuse exigence du partage des cultures et des expressions artistiques que notre monde en général et notre territoire en particulier suggèrent.

Puisse chacun ce soir apprécier ce voyage parfumé dans l’Antiquité, pour y découvrir ces objets fragiles et rares, et qui font partie intégrante de notre existence.

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