Lutte contre le charançon rouge

Nous sommes réunis aujourd’hui, dans les jardins de la Villa Fragonard, pour parler d’un mal qui tue petit à petit les palmiers de type Phoenix : le charançon rouge.
Comme vous pouvez le constater en observant le spécimen ici présent, ce ravageur consomme les fibres de ces espèces et provoque ainsi la mort des sujets. Visuellement, le palmier s’affaisse au niveau du cœur. La mort des palmiers peut entrainer la chute de la tête de ces végétaux, sur des personnes ou des biens. Dans tous le pays où il s’est installé, il a occasionné des pertes économiques et des dégâts environnementaux considérables, avec une incidence importante sur les paysages urbains.

Le Charançon Rouge du Palmier est signalé depuis 2006 sur le littoral de la Région Provence Alpes-Côte d’Azur. Il est répertorié depuis 2009 en France.
Au 1er janvier 2015, ce sont 13 038 palmiers contaminés qui ont été enregistrés dans notre région.

Face aux dégâts provoqués par ce ravageur qui menace l’existence même de l’espèce Phoenix, les autorités compétentes se sont saisies de cette problématique, et ont mis en place un cadre règlementaire et un protocole légal de détection et de lutte contre le Charançon Rouge.

Ces dispositifs ont été rendus obligatoires par arrêté ministériel du 21 juillet 2010 modifié, délivré par le Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt.

Ainsi, dès 2011, la Ville de Grasse a mis en place un maillage de pièges destinés à évaluer la présence ou non du Charançon, et le cas échéant à en estimer le nombre. Il s’agit d’un système de seaux contenant des phéromones et des fruits en décomposition pour attirer les ravageurs.
Ce sont ainsi plus de 110 charançons rouges qui ont été capturés grâce à ses pièges.

Il existe aujourd’hui différents moyens préventifs et curatifs.
•    Par la taille, dite « taille d’assainissement », qui consiste à supprimer l’ensemble des palmes du sujet et à ne laisser que le tronc. Cette taille permet donc d’assainir le sujet et de permettre la repousse de nouvelles palmes.
•    Un autre moyen, plus radical, consiste en l’abattage du sujet.

L’arrêté ministériel du 20 juillet 2010 distingue trois traitements possibles pour éradiquer le ravageur :
•    la pulvérisation au cœur du palmier de Nématodes, il s’agit d’un micro-organisme qui va coloniser le charançon et ses larves et les tuer,
•    la pulvérisation au cœur du palmier d’un insecticide,
•    et l’injection ou micro injection d’insecticide, des trous sont pratiqués sur le tronc et le produit est véhiculé par la sève jusqu’au cœur.

Dans le cadre de cette lutte contre le charançon rouge, la Ville de Grasse a tenu à respecter scrupuleusement la réglementation en vigueur.
Pour autant, conscient de l’impact sur l’environnement de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, et soucieux de limiter leur emploi au strict minimum afin de préserver la qualité de notre environnement, la municipalité s’engage à mettre en place et à favoriser les actions suivantes :
•    La taille d’assainissement de 6 sujets,
•    Un traitement préventif par la pulvérisation de nématodes,
•    Un traitement curatif par la pulvérisation alternée de nématodes et d’un produit insecticide.

L’ensemble des opérations de traitement évoquées, conformément à l’arrêté ministériel, sera réalisé par des entreprises ayant un agrément de traitement du charançon rouge du palmier. L’entreprise Elag’Passion est en charge de la taille d’assainissement et de l’abattage éventuel des végétaux, et une seconde entreprise sera mandatée pour effectuer les traitements phytosanitaires.

Ce sont ainsi 31 palmiers Phoenix qui seront traités de manière préventive et curative sur le domaine public grassois, dont nous sommes directement responsables en tant que collectivité.

Pour autant, j’appelle les particuliers qui ont sur leur terrain des palmiers de cette espèce, à rester vigilants. Il leur appartient de traiter leurs arbres, à la fois de manière curative pour ceux d’ores et déjà atteints par le ravageur, mais aussi de manière préventive pour les autres.
J’en appelle donc à la responsabilité de chacun.
Il y a aujourd’hui beaucoup plus de palmiers sur le domaine privé que sur le domaine public, et seule, l’action de la Ville de Grasse ne saurait être efficace.
Aussi,  les collectivités locales et les citoyens doivent conjuguer leurs efforts pour réussir à vaincre ce parasite, chacun à leur niveau.
A travers ce point presse, certains découvriront peut-être l’existence de ce ravageur. Il est de mon devoir d’informer correctement les Grassois et les citoyens en général, de plus en plus attentifs aux impératifs environnementaux.
Aujourd’hui, l’arrêté ministériel est consultable dans chacune de nos mairies, y compris les mairies annexes.
Le service des Espaces Verts et de la Proximité se tient à la disposition des Grassois pour les aiguiller au mieux dans leurs démarches et leurs questionnements.

Egalement, les sites internet du SRAL (Service Régional de l’Alimentation) et de la DRAAF PACA (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Fôret) sont des sources d’information sur lesquelles la population peut s’appuyer.

Néanmoins, malgré les efforts consentis par l’Etat et les collectivités locales dans la lutte contre le ravageur des palmiers, notre paysage est en train de subir une profonde mutation à laquelle il faut se préparer en anticipant une possible disparition de ce genre. Le palmier Phoenix n’étant pas une espèce locale, des arbres d’ornement identitaires de notre territoire seront privilégiés dans le cadre du remplacement des palmiers morts.

Enfin, en ma qualité de Vice-président du Conseil départemental en charge de l’Environnement, je veux rappeler la nécessité de prendre à bras le corps la question de la préservation de notre environnement.

Face à ces parasites qui s’attaquent à nos végétaux, nous sommes contraints de répliquer par l’usage de pesticides, qui sont efficaces, mais qui,  paradoxalement ont eux-mêmes potentiellement des effets néfastes sur l’environnement et notre santé.
Il est donc de notre responsabilité d’encourager dans toute la mesure du possible la recherche, afin que l’on puisse trouver des solutions naturelles au traitement de ces ravageurs.

A présent, je laisse la parole à Monsieur Robert Bigel, expert arboricole de l’entreprise Agrobio’Tech, qui va aborder plus en détails la question des traitements.

Enfin, l’entreprise Elag’ passion procédera à la taille d’assainissement du spécimen ici présent, atteint par le charançon rouge.

Merci de votre attention.

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