Monde combattant : assemblée générale des Sous-Officiers en retraite de Grasse

Je suis très heureux de vous accueillir au Palais des Congrès de Grasse que vous affectionnez tout particulièrement. Votre choix est pour moi très important, car à travers des évènements : – comme cette Assemblée Générale, – tout dernièrement celle des Médaillés Militaires, – et demain avec d’autres Associations ayant la même vocation, vous démontrez au cœur de notre cité, que les Vétérans et les Patriotes ont une vivacité et un potentiel de rassemblement toujours intacts. Je tiens à vous remercier et vous féliciter, pour votre engagement au titre du Devoir de Mémoire et votre présence toujours fidèle aux Cérémonies Patriotiques de la Ville de Grasse, ce-à quoi je tiens énormément comme vous le savez, car sans vous, Mesdames et Messieurs, cela manquerait de densité. Comme nombre de Présidents en exercice, Cher Président, Cher Gérard, vous avez une réelle capacité de rassemblements, prouvée encore aujourd’hui, vu le nombre de personnes présentes. Mais ne nous trompons pas, ce n’est pas le fait d’un hasard providentiel, ni d’un heureux concours de circonstance, mais le résultat d’une démarche basée sur le respect de l’autre et la considération qu’on lui porte, car c’est bien cela, avant tout, le monde Associatif, et non l’inverse. Bien entendu, n’oublions pas que la complicité et la participation des conjointes ou conjoints suivant le cas, sont d’une importance capitale, je dirais Mesdames Messieurs vitale, tant pour les différentes tâches administratives que pour le moral des troupes, même si un Président, un Membre du Conseil d’Administration ou un Membre du Bureau, comme nous le savons tous, a un esprit hyperactif, dans un corps hyperactif. Pardonnez-moi en cela de plagier Monsieur Pierre de Coubertin. Malheureusement, si nous éprouvons beaucoup de plaisir à être ensemble, nous le savons bien, il y a des périodes, des tranches d’histoire, où nous nous trouvons plongés dans des tragédies, par l’alchimie indéchiffrable et secrète du destin. Très souvent les bons moments sont vite relégués dans notre fabuleux cortex cérébral, alors que les drames ont tendance à marquer le temps, et surtout pour certains évènements, à être des curseurs d’analyses : – sur ses propres motivations, – ses intimes convictions. On peu admettre, que le mois de janvier 2015 est précisément un espace temps, où des drames terribles ont frappés notre Nation. Cela a commencé le 7, 8, et 9 janvier dernier. En ces trois jours funestes, La France, dans ses fondements et symboles, a été lâchement agressée par des assassins sans foi ni loi, qui pour donner un sens à une vie sans repère et sans morale, se sont investis d’un titre et d’une mission barbare et indigne, en s’attaquant à des citoyens sans défense, achevant un policier blessé se trouvant à terre, tirant dans le dos d’une policière, faisant au total 17 morts et une vingtaine de blessés. Le 26 janvier dernier, un avion de chasse de l’Armée aérienne Grec s’est écrasé peu après avoir quitté le sol, tuant son équipage et percutant des personnels et avions de l’Armée de l’Air Française et Italienne, occasionnant pour notre pays la mort de 9 de nos militaires et en blessant 9 autres dont 5 grièvement, et vous savez ce que cela veut dire dans le milieu des Armées d’être : blessé grièvement. Face à ces deux évènements, je perçois l’indicible émotion qui vous étreint, qui nous étreint toutes et tous. Mais nous au moins, nous pouvons la vivre intensément, avec cette particularité, avec cette différence, qui fait que depuis toujours, je dirais depuis notre plus extrême jeunesse, nous avons délibérément choisi : – de Servir la France, – de respecter ses valeurs et ses principes, – d’accepter s’il le fallait et comme ce fut malheureusement le cas pour des millions, la blessure ou la mort. Oui, nous avons eu raison de considérer dès notre plus jeune âge, que : – le mot ‘RÉPUBLIQUE’ si galvaudé, – le terme Nation Française tellement oublié, représentaient le vivre ensemble et que notre mission première, notre raison de vivre citoyenne, c’était de devoir les protéger. Pour cela il fallait respecter nos Forces Armées, nos Forces de Sécurité. C’est ce que nous avons toujours fait, et c’est ce qui nous permet aujourd’hui, de pouvoir en toute sérénité et en toute sincérité, nous apitoyer sur le triste sort de nos compatriotes. Toutes ces victimes civiles, policiers et militaires ne sont pas mortes : – pour rien, – à cause d’une vitesse ayant occasionnée un accident, – ou d’excès de toutes sortes. Elles font partie pour toujours, comme d’autres méconnues ou connues, de la grande Histoire de France, comme vous Mesdames et Messieurs les Sous-officiers de toutes nos Armées, car il n’est pas nécessaire et heureusement de mourir, pour prouver son amour de notre Patrie la France . Mais par delà cette valeur commune à tous les soldats, vous avez été, de par vos différents grades et votre positionnement hiérarchique, sans cesse à la pointe des combats pour certains, toujours les premiers à affronter les dangers, avec l’objectif premier de galvaniser les soldats sous vos ordres, quelques soient les objectifs assignés. Vous avez eu cette particularité rare qui est de commander par l’exemple. Et si la Force principale des armées c’est l’obéissance, soyez fiers d’en avoir été aussi la colonne vertébrale, ossature sans quoi rien ne tient. Je souhaite vous délivrer les mots prononcés par le Président de la République Française s’adressant en 1999, à l’école Nationale des Sous-officiers d’Active. « Les sous-officiers ont toujours été l’âme d’une armée. Au contact direct des hommes et des systèmes d’armes, trait d’union entre le commandement et l’exécution, ils sont ceux par qui la mission est remplie ou échoue. C’est à eux que revient la responsabilité de l’ordre ultime ou du geste décisif ». Merci à vous pour tout cela.

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