Permettez-moi de saluer votre présence très nombreuse ce soir et de vous remercier pour la sympathie qui se dégage de vos regards amicaux et de vos poignées de main chaleureuses. Cette traditionnelle cérémonie des vœux est la dernière de la mandature avant les élections municipales de mars 2020. Quoiqu’il advienne dans les prochains mois, elle marque une pause hautement symbolique mais aussi un exercice difficile, strictement réglementé. Vous comprendrez donc mes réserves à vous parler d’avenir.
Pour l’heure, prenons du recul et de la hauteur sur l’immédiateté des choses pour regarder le monde comme il va. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est traversé de soubresauts qui troublent fortement l’horizon. A l’international, la lutte contre le terrorisme réclame toujours plus de complémentarité et de courage de nos forces de sécurité sur le terrain des conflits armés comme au plus près de nous.
La planète Terre crie l’urgence d’être secourue, respectée, protégée contre l’ignorance et le mépris des hommes. Les flux migratoires des personnes affectées par la guerre et la faim nous interpellent sur notre capacité à secourir et à protéger les populations. A l’heure d’un Brexit interminable, l’Europe se cherche un nouveau souffle pour échapper aux replis identitaires. En France, des mouvements citoyens de très forte ampleur traduisent un climat de défiance entre la base et l’exécutif, entre les citoyens et leurs gouvernants. Plus que jamais, nous ressentons un besoin d’ancrage et de repères. Il suffit pour s’en convaincre de nous rappeler l’émotion immense du peuple français devant Notre Dame qui brûle, symbole de nos racines chrétiennes, symbole de notre histoire commune, symbole de notre fierté de bâtisseurs.
Aux grands maux, les grands remèdes et l’élan vital revient toujours avec des marques de fraternité incroyables : don d’argent par millions pour sauver la Cathédrale de Paris, jeunesse qui se lève pour en appeler à un sursaut des consciences face à toutes nos formes de pollutions, solidarité envers les personnes victimes des évènements météorologiques répétés et d’une extrême violence. Les beaux moments de rassemblement avec l’organisation de la coupe du monde de football féminine en France, la célébration des 30 ans de la chute du mur de Berlin.
Dans ce contexte, chacun ressent le besoin de s’appuyer sur des échelles de valeur à taille humaine, qui rassurent et qui réconfortent : la famille, la commune, la nation. Et pour nous, citoyens du pays grassois ces valeurs sont essentielles.
GRASSE INTENSE, le slogan de ces vœux 2020 et la photographie qui y est associé disent beaucoup sur ce que nous sommes : le sol en premier plan, l’ancrage du patrimoine, Grasse comme horizon et à l’est le soleil levant, offrant un ciel rougeoyant mais pur, une page à écrire – toujours passionnée, toujours passionnante, respectueuse des hommes et des femmes qui composent ce territoire. Grasse est une terre bénie, une terre de nature et de culture, une terre de savoir-faire, une terre d’innovation et de talents.
Ses pierres, ses paysages, ses jardins, ses arbres sont des piliers, comme le sont les témoignages de nos anciens, les traditions perpétuées, les rites républicains qui unissent et qui rassemblent, les hommages publics que nous rendons et qui nous inscrivent dans une histoire collective. Les oratoires qu’on rebâtit, les chapelles qu’on restaure, les immeubles qu’on réhabilite, les fleurs odorantes qui font notre fierté et qu’il faut replanter en nombre pour sécuriser les productions, sont les signes de notre détermination à préserver Grasse.
J’ai un infini respect pour le service public et de l’admiration pour les équipes au travail à la ville ou à l’agglomération. Chacun mesure l’immensité de la tâche et chaque jour, elles portent les couleurs de la ville et s’emploient à accompagner sa mutation tout en valorisant son identité. Avec l’équipe municipale et les services communaux, nous travaillons encore et encore sans rien lâcher de l’énergie indispensable pour rendre la ville plus propre, plus sûre, plus pratique, plus connectée, plus solidaire, plus accueillante et plus authentique. Un maire bien-sûr ne peut pas tout.
Il est contraint par des règles budgétaires, un cadre juridique, des contingences, des aléas, une temporalité, des contraintes techniques et humaines. Avec les diminutions historiques des dotations de l’Etat aux collectivités locales, un maire doit agir en «bon père de famille » et assurer une gestion responsable des deniers publics. En 2019, la stratégie mise en place par l’équipe municipale pour assainir les finances publiques a porté ses fruits. Après 15 années d’inscription au réseau national d’alerte des finances publiques, les services de l’Etat ont notifié à la commune sa sortie du dispositif. Un résultat remarquable qui vient reconnaitre le travail engagé depuis 2014 et les efforts de l’administration communale pour redresser la barre, sans que les taux d’imposition des ménages grassois ne soient augmentés. Une bonne nouvelle que nous sommes heureux de partager avec vous ce soir et avec l’ensemble des Grassois !
Dans un tel contexte, un maire doit sans cesse innover, être en capacité de travailler avec les partenaires publics et privés, de discuter avec l’Etat, de favoriser de nouvelles collaborations, de tirer le meilleur parti des dispositifs mis en place.
A ce titre, soyons fiers des belles avancées de 2019 :
– avec les maires des 28 communes du littoral et du moyen-pays, nous avons réussi l’élaboration historique du SCOT Ouest 06 pour un territoire responsable et durable ;
– avec les présidents des communautés d’agglomération d’Antibes, de Cannes, et la communauté de communes Alpes d’Azur, nous avons établi des collaborations majeures au sein du Pôle Métropolitain Cap Azur sur des sujets aussi essentiels que la mobilité, l’énergie, les déchets, l’emploi ou la culture qui touchent un bassin de vie de près de 450.000 habitants.
– avec les maires de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse, nous avons travaillé solidairement cette année encore à la protection et la mise en valeur des richesses de notre territoire commun ;
– avec les maires impliqués dans la création du Syndicat Intercommunal des Eaux du Foulon, nous avons mis notre énergie dans la gestion collégiale de l’épisode de la cryptosporidiose. Nous avons assuré notre volonté commune de préserver cette précieuse richesse qu’est l’eau de source – source de vie et d’indépendance. Nous avons dit notre attachement au SIEF et notre détermination à faire pour le canal ce qui n’a jamais été fait jusque-là, en le rénovant et en le sécurisant.
– avec le directeur du centre hospitalier de grasse, nous poursuivons l’amélioration des conditions d’accueil des usagers de notre hôpital avec la requalification du parc de stationnement, étoffé et maintenu gratuit. En 2020, nous engageons une nouvelle phase d’aménagement avec le doublement des urgences et la modernisation des plateaux médicotechniques.
– avec le fidèle soutien du Président du département des Alpes-Maritimes, nous avons posé la première pierre d’une structure importante et centrale dans la politique publique sociale à destination des habitants du pays de Grasse : nous dévoilerons dans les prochaines semaines la Maison des Solidarités Départementales installée dans les locaux de l’ancien commissariat.
Avec l’aide du Département toujours, nous avons entrepris la réfection de nombreuses voiries sur le territoire communal, en centre-ville et dans nos hameaux : la requalification des avenues Georges Pompidou et Maréchal de Lattre de Tassigny; la réalisation des travaux de sécurisation du carrefour avenue Pierre Ziller et du Chemin de Saint-Christophe ; les revêtements des chaussées du Chemin du Grand Chêne, Chemin des Chèvrefeuilles, Chemin des Chênes, Chemin du Blumenthal, Chemin des Roumioux, Boulevard d’Estramousse et Avenue Sidi Brahim sont quelques exemples. Des interventions qui viennent améliorer la qualité du réseau routier grassois qui a la particularité d’être très étendu et pour lequel la Ville de Grasse consacre chaque année un budget conséquent. Des travaux qui peuvent générer des nuisances et entrainer parfois des perturbations, mais des travaux qui sont toujours le signe que la municipalité investit dans ses équipements pour les rénover et les moderniser, et qu’elle a le souci de soigner et d’embellir l’espace public. Citons notamment la réfection du boulevard Crouët, la requalification de la rue Gazan ; la fresque qui embellit désormais la rue Marguerite Raineri au sein du quartier de la gare ; le lancement de la troisième phase de travaux du Jardin des Plantes, le démarrage des travaux des places attenantes à la Source, Médiathèque Charles-Nègre. Revenons sur cette belle fête de rue organisée à l’occasion de l’inauguration des aménagements de l’avenue Thiers requalifiée grâce au soutien de la Région et du Département, avec le dévoilement d’une magnifique œuvre artistique rendant hommage aux fleurs à parfum, à notre ADN, et réalisée grâce au syndicat Prodarom.
Nous poursuivons notre grande campagne de réhabilitation de notre patrimoine, patiente et réaliste, avec en 2019 la réhabilitation de l’Arche de la Cour d’honneur, la rénovation des chapelles de Saint-François et du Peyras, la restauration de la statue Fragonard, les travaux de rénovation des façades de la Villa Guérin. Des actions réalisées avec l’aide précieuse du monde associatif, le soutien de généreux mécènes et la participation active d’amoureux du patrimoine grassois. L’Etat a renouvelé le label « Ville d’Art et d’Histoire » et reconnait le travail des équipes municipales pour choyer, valoriser et transmettre la richesse de notre patrimoine. Un patrimoine mis une nouvelle fois à l’honneur au cours des manifestations emblématiques de la ville, que sont ExpoRose et la Fête du Jasmin, auxquelles se sont ajoutés en 2019 deux évènements qui font la part belle à notre identité et à notre histoire : le festival international « Grasse au Pays des Merveilles » à l’initiative du Fonds Baudelaire et la manifestation « Grasse à Edith » portée par l’association éponyme.
Nous arborons fièrement nos savoir-faire, notre attachement au naturel, notre irremplaçable valeur ajoutée dans le monde de la parfumerie. Nous ramenons à la maison de grandes sociétés qui nous avaient quittés, nous en accueillons de nouvelles. Nous défendons l’innovation, obtenons des labels qui reconnaissent les compétences et qui renforcent l’attractivité de notre territoire. En cœur de ville, nous avons acquis la confiance de l’Etat et des partenaires autour de la réhabilitation du centre historique par l’arrivée déterminante du monde étudiant. L’annonce de l’ouverture à Grasse d’une antenne du Conservatoire National des Arts et des Métiers est une bonne nouvelle qui s’inscrit dans la dynamique engagée depuis plus de 2 ans pour revitaliser notre cœur de ville par la jeunesse étudiante.
Parce que Grasse est tout à la fois une famille, une patrie, une ancre et une voile, nous devons la protéger. En 2019, nous avons poursuivi nos investissements en faveur de la sécurité des Grassois avec l’augmentation des moyens alloués à notre police municipale et avec le renforcement du parc de vidéo surveillance en centre-ville et dans nos hameaux. 25 caméras supplémentaires ont été implantées sur le territoire, portant à 106 le nombre de dispositifs en fonction. Les affrontements survenus aux Fleurs de Grasse et les attaques inacceptables à l’encontre des forces de polices, nous confortent dans l’absolue nécessité de lutter fermement contre toutes les formes de délinquances. Nous continuons d’agir en collaboration étroite avec les services de l’Etat pour que la sécurité publique soit assurée car elle est la première des libertés. Une liberté à laquelle nous tenons et que nous défendons ardemment y compris pour les autres peuples, à l’extérieur de nos frontières.
Rendons ce soir un hommage appuyé aux enfants de France, aux soldats tombés alors qu’ils agissaient pour la protection des populations, la sécurité de nos compatriotes et la liberté du monde. Ils méritent notre reconnaissance.
Dans un autre registre, les incivilités sont un mal qui ronge notre société, qui abîme le vivre-ensemble et qui porte atteinte à la qualité de vie de nos administrés. Pour l’enrayer, une campagne de communication pour sensibiliser la population a été largement déclinée sur tout le territoire. Elle était un préalable nécessaire à la mise en place d’une politique répressive qui sanctionne désormais celles et ceux qui dégradent les biens publics, qui méprisent les règles de la vie en société et qui détériorent notre ville.
Chères Grassoises, Chers Grassois,
Si nous devons retenir un message pour cette année 2020, c’est bien celui-ci : Grasse est notre essentiel. Nous lui devons gratitude et RESPECT. Tous autant que nous sommes, nous avons de l’ambition pour elle, la plus haute, la plus belle des ambitions : celle d’être pour les enfants qui nous prolongent une terre de paix, d’avenir et d’épanouissement.
Il y a tout autour de nous de formidables raisons d’être optimistes, de croire en l’avenir et en la capacité des territoires à apporter des solutions aux enjeux qui se présentent à nous en terme d’écologie, de mobilité, d’urbanité, d’économie sociale et solidaire. Mesurons la chance que nous avons d’appartenir à une communauté de destins, à une ville à l’identité forte, à une terre de traditions, à un territoire porteur d’avenir. En ces temps de troubles ou de défiance, cet enracinement est une force, mais il ne doit jamais être un prétexte au repli sur soi. Notre ville est inspirante, elle est belle lorsqu’elle est ouverte sur le reste du monde.
En conclusion de mon propos, permettez-moi d’exprimer pour cette année 2020 des vœux personnels de bonheur et de santé pour chacun de vous et pour ceux qui vous sont chers.
Que la ville de Grasse continue à nous donner envie d’y vivre des moments intenses, exaltants et passionnés.
Et pour s’inspirer de Jean De La Fontaine, « Continuons en 2020 à croire que le travail et le courage valent mieux que force ni que rage ».
Très bonne année à tous !