Réunion de l’Association Nationale de l’Ordre du Mérite

Comme vous le savez, les années font l’histoire des Hommes, ou des évènements. Si on rassemble ou on compare ces portions de temps en certaines occasions, cela nous permet de redécouvrir le passé, comme c’est le cas aujourd’hui, puisque en 1895, il y a maintenant 120 ans, le Conseil Municipal de l’époque, décida de la construction de ce magnifique édifice qui fut tour à tour :
-Casino de jeux,
-hôtel,
-cinéma,
-Théâtre,
– et le Palais des Congrès actuel.
Je perçois bien, chaque fois que je réponds aux invitations des Présidents d’Associations, que rien ne pourrait perdurer, si des femmes et des hommes ne décidaient d’œuvrer pour le bien de tous, de prendre
sur leur propre temps, pour se donner le temps nécessaire d’accomplir de belles actions collectives, quelques soient leurs responsabilités ou fonctions.
J’ai tenu à représenter avec force cet état d’esprit, en utilisant pour vous le mot ENGAGEMENT.
Puisque cet élan particulier vous anime, j’estime légitime :
– de féliciter particulièrement aujourd’hui : les deux Présidents, Cher Jean, les Membres du Conseil d’Administration et du Bureau, les Sociétaires, ainsi que Monsieur Paul VILLIEN votre Porte Drapeau, que rien ne le démotive et qui porte les Trois Couleurs de notre Pays la France, ornées à juste titre du sigle de l’O.N.M,
– tout en vous assurant en cet instant, que vous méritez amplement, les applaudissements qui vont être les nôtres.
Très souvent la médaille de l’Ordre National du Mérite est citée comme étant la 4ème par son importance dans l’ordre Protocolaire du port officielle des distinctions, mais elle est aussi, précisons le, la 3ème dans les Ordres Nationaux qui sont seulement au nombre de 3, même si malheureusement, les Compagnons de la Libération ne sont plus très nombreux.
Il est intéressant de rappeler au sujet de votre Ordre et celui de la Légion d’Honneur, que si les démarches habituelles permettent de faire émerger des dossiers d’une grande qualité, pour déterminer la ou le Récipiendaire à Honorer, elles n’assurent pas pleinement de trouver toutes les personnes méritantes par :
– la qualité et la durée de leur action,
– leur générosité,
– leur disponibilité envers leurs concitoyens.

A ce titre, ayez toujours en mémoire l’initiative citoyenne, qui donne la possibilité à tout citoyen, de proposer une personne qu’il estime particulièrement méritante, pour qu’elle puisse accéder à une première nomination dans un ordre national.
Cette possibilité existe depuis 2008, à l’initiative du Président de la République de l’époque, qui a voulu permettre que les plus discrets, les plus éloignés des cercles décisionnels, puissent aussi accéder à cette reconnaissance de la Nation.
Reconnaissance, ce mot particulier, n’est plus perçu par un petit nombre, comme un message tourné vers celui qui apporte ou partage.
Ce nouvel état d’esprit, contraire à la vision Républicaine de l’unité Nationale voulue par les Pères de la Révolution, est fortement dommageable pour notre société qui s’est construite justement sur ces notions d’échanges et de liens étroits, seuls capables de fédérer des êtres qui au départ ne se connaissaient pas.
Si cela nous interpelle, il est de notre devoir d’y réfléchir, pour nous permettre de comprendre, pourquoi, pour certains, le mot reconnaissance est synonyme de trahison, un sentiment qui devrait appartenir aux plus faibles pour laisser la place aux plus dures, aux plus intransigeants, en fin de compte à ceux qui voudraient que d’un côté il y a ceux qui donnent, et de l’autre ceux qui prennent. Comprendre, tel est notre rôle, pour pouvoir agir et infléchir vers le bien cette dérive qui ne peux qu’amener la désolation.

Oui, la reconnaissance de la Nation, l’Ordre National du Mérite, représentent une nécessité. Ils sont les fondements sans lesquels aucune société dite évoluée ne pourrait : prospérer, se développer et amener aux Femmes et aux Hommes qui la composent, un espoir qui me paraît essentiel, celui du bien commun construit par tous et pour tous, avec la participation active de ceux qui ont le plus de possibilités.
Sans vouloir m’inscrire dans l’Histoire de cet Ordre voulu par le Général de Gaulle, je tiens à m’attarder légèrement sur la perception du Mérite.
Il faut bien admettre, dans cette société qui est la notre et que nous ne reconnaissons plus, dont nous percevons l’instabilité des repères, ceux qui nous permettaient d’avancer même lorsque notre histoire Nationale se trouvaient dans les ténèbres ou au bord de l’abîme, que la raison n’est plus source de réponse.

Ce fut le cas lorsque des faits abominables telle que ceux des 7, 8, 9 janvier et 3 février se produisirent, faisant comme vous le savez 17 morts et plus de Vingt blessés, avec une pensée pour nos Forces Armées et de Sécurité, qui assurent notre protection partout dans le monde et à l’intérieur de nos frontières.
Voilà pourquoi je considère le mérite comme quelque chose de très simple est même temps de très grand.
Simple comme la vie de tous les jours où ce que ce que nous obtenons n’est pas forcément évident ou facile.
Grand pour celles et ceux qui décident en toute connaissance de cause et dans la durée, de concourir par leurs activités :
– professionnelles,
– associatives,
– caritatives,
à servir leur pays ou leurs concitoyens.
Car sans paraître vouloir délivrer un satisfécit pour l’Ordre National du Mérite auquel vous appartenez, il est indispensable de souligner, que cette décoration qu’elle soit : pendante, en barrette ou à la boutonnière, est de couleur bleu, une des trois couleurs de notre drapeau national que vous servez si bien.
A travers la diversité des motifs d’attributions, nous avons grâce à vous, Mesdames, Messieurs les Décorés, une authentique représentation de la société France.
Car il faut bien l’admettre, la France, dans son histoire militaire et sociale, n’a pu et ne pourra continuer à prospérer, que grâce à l’ensemble de toutes celles et tous ceux, qui par leurs différentes fonctions et leur volonté de Servir, feront en sorte de donner toujours plus et de toujours être conscient, que toute organisation sociale ne peut prospérer et avancée, que si l’ensemble des individus qui la compose, perçoivent l’absolue nécessité de donner plus que ce qu’ils reçoivent.

Lorsque mon regard se pose sur vous, l’illustre couleur que vous arborez, donne la pleine mesure de votre dimension. Vous représentez une page d’histoire personnelle, mais bien plus encore, l’écriture d’une des pages d’histoire de notre Pays la France.
Vous avez le droit, pour cela, de ne pas accepter la banalisation de votre passé ni de vos projets, et de refuser la déconsidération de celles et ceux qui servent avec abnégation et beaucoup de don de soi, la grandeur de notre république.
Je considère que toute société qui souhaite se développer, se doit par devoir, de mettre à l’honneur les véritables acteurs œuvrant pour l’ordre et le mouvement de la France.
Vous faîtes partie de l’Âme de notre Patrie, celle qui a permis à travers :
– les âges,
– l’Histoire de la République,
– l’Histoire de France, notre élévation à tous.
Si le retour aux fondamentaux sont prônés pour diverses raisons, parfois dérisoires et bien souvent sans sincérité, pour moi, ils doivent être ceux de : l’honneur, du courage, de la loyauté, de la fidélité, de l’engagement, et assumé avec une volonté sans faille.
Je vous le dis sans détour et sans réserve, je suis fier de pouvoir côtoyer des personnalités telles que vous, oui, je suis fier de pouvoir m’adresser à vous, car les civilisations ne peuvent se construire et le destin des peuples ne peut se réaliser, que parce que des Femmes et des Hommes à votre image existent.
Permettez moi de conclure, en vous délivrant une citation de celui qui voulu que l’Ordre National du Mérite vienne appuyer celui de l’Ordre de la Légion d’Honneur :
« Toujours Construire ne jamais Détruire »

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