Visite de François Baroin

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Bien avant que je sois élu Maire de Grasse, mon ami et Président de l’association des Maires des Alpes-Maritimes Monsieur Honoré Colomas m’avait assuré que la prochaine assemblée générale se tiendrai à Grasse en 2014. Promesse tenue et je tiens à le remercier chaleureusement. C’était sans compter la venue de François Baroin Sénateur-maire de Troyes qui au moment de nos discussions, n’était pas encore candidat à la présidence de l’association des Maires de France.

L’ensemble des parlementaires, des maires de notre département ont travaillé ensemble durant toute une après-midi. Nous avons échangé avec Monsieur le Préfet sur les inquiétudes et les difficultés que nous rencontrons tous face aux dernières mesures gouvernementales.

La présence de François Baroin, bien au-delà de nos convictions politiques communes et affirmées  a apporté un éclairage certain sur les débats.

Sa candidature à la présidence de l’association des maires de France est légitime. Son professionnalisme et son éthique nous encouragent à le soutenir dans l’accession à cette fonction.

Discours d’ouverture Assemblée Générale annuelle de l’Association des Maires des Alpes-Maritimes
Palais des Congrès Grasse.
Vendredi 30 octobre 2014

Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe COLRAT,
Mesdames, Messieurs Les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs Les Conseillers généraux,
Mesdames, Messieurs Les Maires,
Mesdames, Messieurs Les élus,
Monsieur le Président, Honoré COLOMAS,

Je suis très honoré de vous accueillir ce jour à Grasse, à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’Association des Maires des Alpes-Maritimes. La dernière fois que l’AMF 06 s’est réunie en pays grassois, c’était il y a maintenant près de dix ans, en 2004. Depuis, la Ville de Grasse a bien évolué, et c’est avec grand plaisir que je vous accueille au sein de son Palais des Congrès, rénové par mon prédécesseur, et révélateur des changements architecturaux et esthétiques qu’a connu notre chère cité ces dernières années.

Ainsi, aujourd’hui, c’est en ma qualité de Maire de Grasse que je me tiens devant vous. Impliqué dans la vie politique locale depuis de nombreuses années en tant que Conseiller général du Canton Grasse Nord, je découvre chaque jour les missions et les défis que doit relever un Maire…

Le 30 mars dernier, j’ai eu l’honneur et la fierté d’être choisi par près de 8 000 Grassois, et depuis plus de six mois maintenant, j’œuvre au quotidien, entouré de mon équipe municipale, pour insuffler un nouvel élan… Je travaille chaque jour, avec passion et conviction, comme vous mes chers collègues, à mettre en place la politique que je souhaite pour Grasse et ses hameaux.

La tâche n’est pas aisée, elle est même ardue, mais sans nul doute c’est une noble tâche !

Au cœur de mes préoccupations, trois grandes priorités guident mon action municipale : améliorer la qualité de vie des familles grassoises, garantir la sécurité, première des libertés, à chaque habitant et enfin, veiller à respecter l’argent public, ce qui ne saurait se faire sans une gestion saine, rigoureuse et transparente des deniers publics.

Sur ce dernier point, mes chers collègues, je crois que vous conviendrez avec moi qu’il est aujourd’hui difficile pour chacun d’entre nous de procéder à la mise en place de nos projets, compte tenu du désengagement croissant de l’Etat.

Au mois de septembre une nouvelle baisse des dotations aux collectivités locales de 3,7 milliards en 2015 a été annoncée : soit une baisse cumulée et programmée de 28 milliards d’euros pour la période 2014 – 2017. On ne peut ignorer, sans s’en inquiéter, l’impact considérable que cette réduction induira en termes d’investissement local, d’emploi et de services de proximité de nos territoires.

Ainsi, une nouvelle fois, les collectivités locales et les municipalités en premières lignes, doivent accuser le coup.

Trouver des solutions afin de continuer à servir au mieux l’intérêt général et offrir un service public de qualité aux administrés : tel est notre défi quotidien !

Nous devons, en tant qu’élus, composer avec ces baisses qui n’en finissent plus…

Je sais que cette assemblée partage pleinement ce sentiment « d’oppression ». C’est pourquoi, j’ai tenu dans un esprit d’union à présenter au vote du Conseil Municipal du 23 septembre dernier la Motion de soutien à l’action de l’Association des Maires de France, qui alerte les pouvoirs publics sur les conséquences désastreuses d’une telle baisse massive des dotations de l’Etat.

A cela, il convient d’ajouter la mise en place de réformes imposées par le Gouvernement – et je pense bien évidemment ici à la réforme des rythmes scolaires, qu’il nous a fallu mettre en place pour cette rentrée 2014.

Cette loi, hasardeuse, s’est ainsi imposée aux collectivités dans un contexte économique et financier particulièrement tendu.

A Grasse, après de longs mois de concertation, une organisation optimisée des temps de l’enfant a été actée pour les 4 645 écoliers de notre commune.

Les directeurs des 23 écoles grassoises, les représentants des parents d’élèves, de l’Education Nationale, des associations d’accueil du périscolaire et du personnel municipal se sont réunis à plusieurs reprises, pour exprimer leurs attentes et leurs craintes, et coordonner au mieux la mise en place de ce nouveau rythme scolaire.

Je souhaite d’ailleurs, une nouvelle fois, rendre hommage aux différents acteurs qui ont participé à ce temps de réflexion et de concertation préalable et nécessaire à l’application concrète et effective de cette réforme – et je pense notamment aux associations locales qui sont des partenaires privilégiés et incontournables face au désengagement moral et financier de l’Etat. Ce travail remarquable a été salué par l’Inspecteur d’Académie lors de notre dernière rencontre.

Ainsi, grâce à l’investissement et au dévouement de chacun, le coût de l’application de cette mesure a été évalué pour la Ville de Grasse entre 100 000 et 150 000 euros. Si notre collectivité a pu travailler en étroite collaboration avec le tissu associatif, particulièrement dense et riche, et amortir par là la « facture », il n’en demeure pas moins que la Ville de Grasse a dû supporter une dépense supplémentaire qui reste conséquente.

Mardi dernier, Manuel Valls a acté la reconduction en 2015 des crédits de l’Etat aux collectivités pour la mise en place de cette réforme, ce qui soulagera à n’en pas douter, notre prochain budget.

D’une contrainte qui pèse lourdement sur les communes de France, nous avons souhaité en faire une force au service des enfants.

Comme je l’ai indiqué, c’est par le dialogue, la concertation, et l’écoute attentive des besoins de chacun que nous sommes parvenus à ce résultat qui reste perfectible. Ce travail, mené au plus près de la population est représentatif de ce lien si particulier que noue un Maire avec ses administrés.

Si le Maire est aujourd’hui l’élu préféré des Français, c’est précisément parce qu’il est un élu de terrain. Il est l’élu de la proximité.

  • 88% des Français connaissent le nom de leur maire ;
  • 70 % se disent satisfait de leur action ;
  • 67 % indiquent que le maire est l’élu le plus à l’écoute des problèmes quotidiens.

Si on peut regretter l’image négative que le citoyen a parfois de la classe politique et de ses élites, on peut, je crois, se réjouir malgré tout de ce lien qui unit le Maire à ses administrés.

Cela est d’autant plus vrai dans les communes rurales – et les Alpes-Maritimes est un département constitué en grande partie de petites communes et de villages – où bien souvent le Maire endosse plusieurs casquettes à la fois !!!

J’entends les craintes que formulent ces maires, qui s’inquiètent légitimement d’un affaiblissement de leur rôle, par le transfert de compétences au profit de l’intercommunalité.

Cette nouvelle organisation territoriale implique de nouvelles formes de gouvernance, et cela peut faire peur. Mais je suis intimement convaincu qu’elle demeure le moyen de proposer un développement harmonieux et équilibré de nos territoires, dans le respect de la diversité de nos communes, du caractère rural et urbain de nos villages et de nos villes.

Il y a deux jours, le Premier Ministre se tenait devant les Sénateurs afin de défendre le projet de réforme territoriale qu’il s’entête à vouloir appliquer malgré la grogne des citoyens et des élus.

La suppression des Conseils généraux et le redécoupage arbitraire et politique de nos régions sont les preuves flagrantes de l’obstination aveugle du gouvernement à vouloir mettre en place une réforme dont personne ne veut !

Inévitablement, cette réforme faite dans la précipitation et l’absence de dialogue, provoquera à nouveau des conséquences dommageables et préjudiciables pour nos administrations et nos collectivités…

Et pourtant l’Association des Maires des Alpes-Maritimes, et plus largement l’Association des Maires de France démontrent au Gouvernement que les élus de notre pays peuvent se réunir au-delà de tous partis politiques, afin de débattre sereinement, mais avec conviction, de l’évolution de notre société, de nos territoires, et des nouveaux modes de gouvernance avec comme seul objectif servir au mieux l’intérêt général !

Pour conclure ce mot de bienvenue, je salue la présence aujourd’hui de Monsieur François BAROIN, Sénateur-maire de Troyes et actuel candidat à la présidence de l’Association des Maires de France, qui nous fait le plaisir de se joindre à nous, dans l’après-midi.

Bons travaux à tous et place au débat !

      Jérôme Viaud

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